Déflagrations dans l’exposition Juger/Créer. Regards sur la Cour Pénale Internationale
Créée dans le cadre des 20 ans du Statut de Rome (1998-2018), cette exposition collective a été organisée par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le ministère de la Justice, l’Institut des hautes études sur la justice, l’École nationale de la magistrature et Creating Rights. Création destinée à rappeler que le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le crime d’agression portent atteinte à notre humanité et qu’il est fondamental de soutenir l’action de la Cour pénale internationale dans sa lutte contre l’impunité.
De la présentation de la Cour pénale internationale, à l’immersion dans un procès, en passant par le regard des victimes sur les crimes qu’elles ont subis, les organisateurs et les artistes ont souhaité à la fois rendre hommage à cette institution et permettre l’ouverture d’un dialogue et d’une réflexion sur son fonctionnement, ses actions, ses ambitions et son avenir.
Creating Rights s’est joint à Déflagrations pour éclairer et exposer les dessins d’enfants provenant de territoires qui ont fait l’objet de procès devant un tribunal pénal international (Rwanda), devant la Cour pénale internationale (Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo et Darfour) ou dont la tragédie en cours appelle l’action de la Cour ou de la justice pénale internationale (Syrie, Birmanie). La mise en regard des dessins d’enfants et des enjeux propres à la justice pénale internationale vient enrichir la réflexion des juristes, anthropologues, historiens, sociologues, et plus largement d’un public non expert s’intéressant à ces défis.
Certaines œuvres d’artistes et vidéos d’intellectuel.le.s ont accompagnés les dessins exposés : Françoise Héritier, Enki Bilal, Stéphane Audoin-Rouzeau, Olivier Bercault, Monique Chemillier-Gendreau, Patrick Hepner, Erri de Luca, Mona Luison, Brian McCarty, Ernest Pignon Ernest, Vladimir Velickovic, Sonia Wieder-Atherton.
Autour de l’exposition
Table ronde : « Porter un nouveau regard sur la justice pénale internationale. »
Cette table ronde a été dédiée à l’échange de points de vue entre les juges, artistes, sociologues, historiens, anthropologues, autour de la justice pénale internationale. Pourquoi et comment les chercheurs en sciences sociales s’intéressent-ils et s’emparent-ils de la justice pénale internationale ? Comment l’art, la sociologie, l’anthropologie et le droit peuvent-ils interagir ? Être utiles l’un à l’autre ?
Avec : Mechtild Rossler (directrice de la Division du patrimoine et du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco), Vincent Duclert (historien, spécialiste du génocide arménien, directeur du Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron, professeur associé à Sciences Po, président de la Mission d’étude en France sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse), Enki Bilal (dessinateur et scénariste de bande dessinée, réalisateur), Bruno Cotte (magistrat français, président honoraire de la Chambre criminelle de la Cour de cassation, ancien Juge à la Cour pénale internationale, Président de la Chambre de première à la Cour pénale internationale), Fiana Gantheret (directrice et fondatrice de l’association Creating Rights à La Haye), Zérane S.Girardeau (projet Déflagrations), Franck Leibovici (artiste et poète), Julien Seroussi (sociologue), Liora Israël (maîtresse de conférence en sociologie à l’EHESS, membre de l’équipe du Centre Maurice Halbwachs).
Journée de débats : « Des origines à l’avenir de la Cour pénale internationale »
De nombreuses personnalités de la Cour, du monde judiciaire, de la société civile et du milieu universitaire ont nourri les discussions de cette journée sur les origines de la justice pénale internationale, les négociations du Statut de Rome, la Cour pénale internationale aujourd’hui, et ses défis...
Au sein de l'exposition "Juger/Créer", la présentation des dessins du projet Déflagrations a été pensée par Zérane S.Girardeau avec Anne Levacher, scénographe, et Michael Ghent.