Déflagrations

Ses missions

Contact

Ses compagnonnages

Des contributions

Les guerres et les crimes de masse sont des déflagrations, intimes et collectives. Elles font basculer dans un temps où des individus, des groupes, des États, consentent à la violence, souvent à la cruauté, un temps de démultiplication de la mort et de la destruction. Des enfants en ont été les victimes et les grands témoins. Ils le sont encore, chaque jour. Dans des récits dessinés à la mine de plomb ou en couleurs, ils ont parfois livré leurs mémoires singulières. Ces dessins sont autant d’inscriptions personnelles déposées dans l’Histoire.


Le projet Déflagrations travaille à identifier ces dessins d’enfants, expressions à part entière, à les documenter et les mettre en lumière pour que place et reconnaissance leur soient données. Face aux discours qui attisent les nationalismes, déforment le réel, nourrissent les passions funestes, dressent des murs physiques ou symboliques et préfigurent les violences, les traces laissées par les enfants ne sont-elles pas des avertissements ? Déflagrations montre leurs dessins, encore et encore, car même silencieux, ils sont des appels universels à sauver la vie, la dignité, la justice.


Enfants, acteurs d’ONG, d’organisations internationales, d’institutions muséales et archivistiques, professeurs, centres de soins, artistes, journalistes, juristes, écrivains, chercheurs… tous apportent ici leurs contributions au projet Déflagrations et à ses réalisations – expositions, publications, rencontres...

Ses missions

Rendre hommage à l’acte de dessiner de ces enfants témoins/victimes des violences de masse, un acte de narration intime, de lien, de création, de soin, un geste de vie au milieu des dévastations, quand toutes les valeurs et les représentations du monde ont volé en éclats.

Identifier, documenter, protéger leurs créations graphiques, pour qu’elles participent aux mémoires plurielles des sociétés et les enrichissent, refusant qu’elles passent à la trappe de l’Histoire et de la création imagée.

Montrer et transmettre leurs récits dessinés, afin qu’ils prennent part au défi d’humanité, de dignité et de justice, qu’ils participent à la sensibilisation et au plaidoyer pour le respect des droits des enfants dans le monde, à la documentation sur les violations des droits humains, sur les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocides.

Contact

Association Déflagrations
94, rue Jean-Pierre Timbaud 75011 Paris
+33 (0)6 20 97 11 64
+33 (0)1 58 30 64 20
dessins.deflagrations@gmail.com

Zérane S. Girardeau (Directrice)
zerane@gmail.com

Ses compagnonnages

Zérane S.Girardeau, fondatrice de Déflagrations

Zérane S.Girardeau est créatrice de projets associatifs, commissaire d’exposition et fondatrice du projet Déflagrations. Les atteintes à la justice et à la dignité sont ses principaux sujets de travail qui l’ont amenée à s’emparer de mémoires occultées et de paroles sans place. Au sein d’une première association « Zérane Confluence Artistique », fondée en 2007, elle enchaîne les sujets, d’une page oubliée de l’histoire coloniale française, à la très grande exclusion, la banlieue, les résistances à l’heure des grandes crises planétaires. Devant l'immensité des crimes perpétrés dans la guerre en Syrie, et avec la honte dans les yeux face aux brutalités mortelles des frontières, elle s’implique dans une recherche personnelle sur les expressions graphiques des enfants dans les guerres et les crimes de masse. En 2013 elle écrit le projet Déflagrations, commence à constituer un corpus documentaire et y associe de nombreuses organisations et personnalités. Des guides et proches soutiens sont sur son chemin, elle ne les oublie jamais - Françoise Héritier, Pierre Hassner, Enki Bilal... Commissaire de la première exposition Déflagrations à Strasbourg en 2017 (dir. de son catalogue, Ed. Anamosa), elle participe en 2018 et 2019 aux deux expositions Juger/Créer à l’occasion des 20 ans du Statut de Rome qui acta la naissance de la Cour pénale internationale. Elle réalise le commissariat d’une nouvelle création au Mucem à Marseille en 2021, associée au catalogue Dessins d’enfants et violences de masse (Mucem/Lienart), puis au MIR à Genève en 2023. C’est au sein de l’association Déflagrations qu’elle  poursuit le chemin de connaissance et de reconnaissance des expressions des enfants dans les violences de masse.

Françoise Héritier (1933-2017), marraine du projet Déflagrations à sa création

Anthropologue et ethnologue, Françoise Héritier a consacré sa recherche sur la domination masculine, les systèmes de parenté et la prohibition de l’inceste. Directrice d’études à l’EHESS, elle succéda en 1982 à Claude Lévi-Strauss au Collège de France, où elle dirigea le Laboratoire d’anthropologie sociale. « Grande dame, penseuse fondamentale pour le XXe siècle » souligne son amie l’historienne Michelle Perrot, Françoise Héritier se passionnait pour les revendications d’égalité. Jusqu’à sa mort en novembre 2017, elle est intervenue dans le débat public. Elle a notamment écrit Hommes, femmes : la construction de la différence; Masculin, féminin ; De la violence; De l’inceste… et aussi, Le sel de la vie, Le goût des mots, Au gré des jours chez Odile Jacob. Dès que le projet Déflagrations fut entre ses mains, elle en est devenue l’accompagnatrice, la marraine, et le « phare » confiant sur le chemin de Zérane qui se rappelle « la finesse de son obervation devant chaque dessin, elle avait ses yeux curieux de tout, du moindre détail à la construction de l’ensemble, elle livrait des analyses magistrales sur les expressions graphiques des enfants ». Née en 1933, enfant dans la Seconde Guerre mondiale, Françoise Héritier vécut l’exode, la terreur des bombardements italiens, avant ceux des alliés dans la vallée entre Lyon et Saint Etienne.

Enki Bilal, compagnon de route de Déflagrations

Dessinateur, peintre, plasticien, cinéaste, Enki Bilal est l’auteur d’une œuvre majeure et multiforme. Enfant de l’après Seconde Guerre mondiale, il grandit à Belgrade en République fédérale socialiste de Yougoslavie jusqu’à son exil en France à 9 ans. Toute son œuvre d’artiste dessinateur et cinéaste nous projette dans des mondes où s’entremêlent réalisme et futurisme, géopolitique et anticipation. Ses villes en guerre sont autant d’évocations de la Yougoslavie décomposée et de la ville de Sarajevo qu’un condensé de toutes les villes en guerre. Il s’empare de l’obscurantisme religieux dans Le Sommeil du Monstre de façon presque visionnaire. Dans Animal’Z, la révolte de la terre dans des « coups de sang » destinés à recomposer et réinitialiser le genre humain nous livre une fable environnementale où quelques survivants tentent d’atteindre un monde nouveau. C’est la soudaine disparition du monde numérique qui déclenche un chaos vertigineux dans sa dernière série Bug. Ses univers sont toujours dangereusement bouleversés, l’homme semble avoir si peu appris, de l’histoire, de la transmission, de l’atteinte qu’il a portée à la terre et à la vie. Depuis le début du projet et sa découverte des premiers dessins du corpus, il offre son aide et son compagnonnage à Déflagrations.

[Création de plusieurs œuvres pour le projet Déflagrations, artiste associé aux expositions Déflagrations au Mucem et au MIR, auteur associé au catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (co-édition Mucem et Liénart, 2021) et à Déflagrations (Anamosa, 2017)]

Dominique Vidaud

Historien, professeur agrégé, Dominique Vidaud est directeur de la Maison d’Izieu depuis 2016, après avoir exercé plusieurs fonctions d’enseignement et ingénierie éducative dans des établissements scolaires et culturels en France et à l’étranger (Lyon, Danemark, Espagne, Grèce). La Maison d’Izieu a été créée au lendemain du procès de Klaus Barbie et de sa condamnation pour crime contre l’humanité (1987) : ce fut sur ordre de Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon, que quarante-quatre enfants juifs de différentes nationalités et sept éducateurs ont été raflés à la colonie d’Izieu et déportés le 6 avril 1944. Devenu lieu d’accueil et d’éveil à la vigilance contre toute forme d’intolérance et de racisme, cette Maison prend aussi soin avec la Bibliothèque nationale de France, des dessins et lettres des enfants de la colonie. Parmi ses publications, Dominique Vidaud est co-auteur du livre « On jouait, on s'amusait, on chantait ». Paroles et images des enfants d'Izieu, 1943-1944 (Editions BnF, 2022), et a dirigé De Nuremberg à Izieu, juger le crime contre l’humanité (Fage Editions, 2018). Très proche du projet Déflagrations depuis 2017, il est aujourd’hui le président de l’association.

Pierre Hassner (1933-2018)

Philosophe des relations internationales, directeur de recherche honoraire au CERI de Sciences-Po, Pierre Hassner était un penseur de la violence, de la guerre et du totalitarisme. Il a marqué la réflexion dans le domaine des relations internationales de 1945 à nos jours. Il est notamment l’auteur de La Violence et la Paix (Esprit, 1995), La Terreur et l’Empire (Seuil, 2003), Justifier la guerre ? De l’humanitaire au contre-terrorisme (Presses de Sciences-Po), La revanche des passions (Fayard, 2015). Dans les recherches entreprises par Zérane, il fut d’abord un ami guide puis un complice du projet Déflagrations, lui l’enfant né en 1933 dans une famille juive à Bucarest en Roumanie, le lendemain de la prise de pouvoir d’Hitler en Allemagne.

Catherine Gousseff

Catherine Gousseff est historienne, directrice de recherche au CNRS, membre du centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC, unité mixte de recherche CNRS/EHESS). Spécialiste des migrations dans le cours du XXe siècle soviétique et est-européen, elle a réalisé différentes recherches sur l’histoire de l’émigration russe (L’exil russe. La fabrique du réfugié apatride, 1919-1939, Paris, CNRS éditions, 2008), du rapatriement des prisonniers de guerre français d’URSS (Retours d’URSS, Paris, CNRS éditions, 2001), des déportations de Polonais au sein de l’URSS et de l’échange de populations lié à l’expansion de l’URSS à l’Ouest (Echanger les peuples. Le déplacement des minorités aux confins polono-soviétiques, 1944-1947, Fayard, 2015). Dans le cadre de ses travaux sur l’émigration russe, elle a publié, avec Anna Sossinskia des récits d’enfants sur leurs vécus et trajectoires d’exil (Les enfants de l’exil, Bayard, 2005). Catherine Gousseff a apporté son aide à Zérane dans ses recherches documentaires sur les espaces russes et polonais et son soutien au projet Déflagrations, année après année.

Linda Lê (1963-2022)

Linda Lê, née au Vietnam, est arrivée en France à la fin de la guerre qui opposa son pays aux Etats-Unis. Elle est l’auteur de romans, de recueils de nouvelles et d’essais, pour l’essentiel chez Christian Bourgeois, parmi lesquels : Lettre morte (1999), In Memoriam (2007), Cronos (2010, prix Wepler), A l’enfant que je n’aurai pas (2011, prix Renaudot poche), Lame de fond (2012), Par ailleurs, Exils (2014), Héroïnes (2017), Chercheurs d’ombres (2017). Et aussi, chez Stock, Je ne répondrai plus jamais de rien (2019), De personne je ne fus le contemporain (2022). Son œuvre critique est très dense : nombreuses préfaces, édition de Panaït Istrati, textes critiques dans des revues littéraires dont En attendant Nadeau. Pour l’ensemble de son œuvre, elle reçoit en 2019 le prix de la Fondation Prince-Pierre-de-Monaco. Grande amie du projet, elle a rencontré les dessins et les récits des enfants en 2017 et ne s’en est plus jamais éloignée, veillant sur l'histoire de Déflagrations jusqu’à son décès.

[Écrivaine associée, auteure du texte « Lumières pour enfants » dans le catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (Editions Mucem/Lienart 2021), et d’un court texte en réponse à un dessin d’enfant dans l’exposition Déflagrations]

Guy Baudon

Passionné de cinéma et titulaire d’une licence de philosophie, Guy Baudon se forme à la  réalisation. Après avoir créé et animé le service audiovisuel de la Maison du Geste et de l’Image de la Ville de Paris (1984 à 1991), il est chargé de cours à l’Université René Descartes, IUT de Paris, pour la pratique de la vidéo et l’enseignement du cinéma (1988 à 2010). Il poursuit en même temps la réalisation de documentaires. Il a accompagné et filmé de nombreux collectifs comme Nouvelle Donne, Roosevelt 2012. Sa rencontre avec Alfred Brauner l’a mis sur le chemin des dessins d’enfants de la guerre. C’est au début des années 2000 qu’il partagera avec Zérane son intérêt pour ces représentations graphiques. Il est aux côtés du projet Déflagrations dès son commencement et a réalisé plusieurs séquences vidéo.

Sonia Wieder Atherton

Sonia Wieder-Atherton grandit à New York puis à Paris. Après le Conservatoire national supérieur de musique à Paris, elle part à 19 ans à Moscou étudier avec Natalia Chakhovskaia. De retour en France elle est lauréate du concours Rostropovitch. Dédicataire d’œuvres composées pour elle, compositrice de musiques de films, conceptrice de spectacles, seule ou accompagnée des plus grands orchestres elle explore et navigue d’un répertoire à l’autre (classique, contemporain, musiques de l’Est…). ​Zérane la rencontre en 2017 après son spectacle Exil réalisé avec la collaboration de Sarah Koné et la Compagnie Sans Père, elle y dialoguait avec les témoignages des exilés du monde : « Qu’ils semblent rescapés de l’Histoire ou écorchés vifs par notre actualité. Ils sont revenus, ils ont dit, ils ont écrit. Ces mots nous parviennent, ces langues ont survécu au temps. Il faut les sortir de l’oubli. Exil est né parce que j’ai ressenti l’envie, peut-être même le besoin de me ​trouver face à ces mots si rarement prononcés. Le besoin de les entendre et de les faire entendre.​ »​

[Création d’une œuvre audiovisuelle en réponse à un dessin d’enfant de Déflagrations]

Bruno Cotte

Bruno Cotte est un magistrat français qui fut directeur des affaires criminelles et des grâces, procureur de la République de Paris, président de la chambre criminelle de la Cour de cassation et président de chambre de jugement à la Cour pénale internationale de 2008 à 2014. Il participe à de nombreuses commissions ayant pour objet l’étude et la réforme de la justice pénale et il est souvent sollicité pour témoigner de son expérience de juge français à la CPI. Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Aux côtés de Robert Badinter et Alain Pellet, il est co-auteur du livre Vladimir Poutine, l’accusation (Fayard, 2023), un réquisitoire juridique implacable contre le président russe et ses plus proches collaborateurs.

[Auteur avec François Roux du texte « Les dessins d’enfants ont-ils leur place dans les procès de justice pénale internationale ? » dans le catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (Mucem/Liénart, 2021]

Rémy Ourdan

Rémy Ourdan est journaliste, correspondant de guerre au journal Le Monde. Il a couvert de très nombreux conflits depuis trois décennies – les 4 ans du siège de Sarajevo, le Rwanda, la région des Grands Lacs, la guerre Érythrée-Éthiopie, la guerre civile en Sierra Leone, le conflit israélo-palestinien, les guerres d’Afghanistan, d’Irak et le djihad international après le 11 septembre 2001, les révoltes arabes, les déportations des Rohingyas, les conflits en Centrafrique, la guerre au Haut-Karabakh, en Ukraine… – ainsi que les questions d’après-guerre, de droits humains et de justice internationale. Il reçoit deux Prix Bayeux des correspondants de guerre (2000 et 2012), et le FIPA d’or du documentaire pour son film Le Siège (2016), co-réalisé avec Patrick Chauvel. Rémy Ourdan est le fondateur de la Fondation WARM sur les conflits contemporains basée à Sarajevo.

[Auteur du texte « 643 enfants » dans le catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (Mucem/Liénart, 2021), et du texte Walking in Ruins en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Monique Chemillier-Gendreau

Juriste et professeure émérite de droit public et de science politique à l’université Denis-Diderot Paris-7, Monique Chemillier-Gendreau est une grande praticienne du droit auprès des juridictions internationales et une militante des droits de l’homme, engagée dans des initiatives associatives et politiques. Parmi ses ouvrages : Humanité et souverainetés. Essai sur la fonction du droit international (La Découverte, 1995), Droit international et démocratie mondiale : les raisons d’un échec (Textuel, 2002), Le Vietnam et la mer (Les Indes Savantes, 2002), De la guerre à la communauté universelle. Entre droit et politique (Fayard, 2013), Pour un Conseil mondial de la Résistance (Textuel, 2020). Depuis sa découverte des premiers dessins d’enfants de Déflagrations, elle n’a cessé de soutenir le projet année après année.

[Auteure du texte « Notre responsabilité dans les souffrances des enfants en temps de guerre est collective » dans le catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (Mucem/Liénart, 2021), et d’une carte blanche – filmée en 2017 – sur un dessin d’enfant pour l’exposition Déflagrations à Strasbourg, retranscrite dans le catalogue (Anamosa, 2017)]

Cécile Hennion

Cécile Hennion est journaliste, grand reporter au journal Le Monde depuis 2004 et responsable des pages « Géopolitique ». Spécialiste du Proche-Orient, elle a été correspondante à Beyrouth de 2009 à 2013 et a couvert la guerre en Irak, au Liban, les révoltes arabes de 2011 et la guerre de Libye. Elle est notamment l’auteur du Fil de nos vies brisées (Anne Carrière, 2019), récit d’Alep en guerre par ses habitants, qui reçoit en 2019 le Prix Joseph-Kessel et le Prix Hervé-Ghesquière. Ce texte va inspirer son exposition Alep_Machine, mise en œuvre avec Marie Sumalla pour le Prix Bayeux des correspondants de guerre (2019). Son travail de commissariat sur cette exposition lui fait rencontrer Déflagrations et ses dessins.

[Auteure du texte « Le chant des cigales » dans le catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (Mucem/Liénart, 2021)]

Olivier Bercault

Spécialiste des conflits armés et de la question des réfugiés, Olivier Bercault a mené des missions pour le compte de Human Rights Watch notamment au Tchad, au Darfour, en Centrafrique, en Afghanistan et en Irak. Son travail sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité a été utilisé par la CPI et le Conseil de sécurité de l’ONU. Il a publié La Plaine des morts (2013), un livre sur l’implication du dictateur tchadien Hissène Habré dans les crimes commis sous son régime et a pris part à la préparation des poursuites pénales contre celui-ci. Il a aussi travaillé pour l’ONU en Irak et pour le HCR en Russie. Il enseigne aujourd’hui à l’université de San Francisco (USF). C’est en menant ses enquêtes au Darfour qu’il s’intéresse aux dessins d’enfants, lesquels seront exposés dans de nombreux pays pour sensibiliser l’opinion internationale. Son adhésion au projet Déflagrations est immédiate, il y prend part et le soutient depuis de nombreuses années.

[Analyse filmée d’un dessin d’enfant pour le projet Déflagrations, auteur d’un texte dans l’édition 2017 (Déflagrations, Anamosa) et de plusieurs contextualisations historiques – Afghanistan, Darfour, Kurdistan irakien, Liban, RCA -, participation à des textes thématiques de l’exposition à Strasbourg, 2017]

Jean-Pierre Worms (1934-2019)

D’abord sociologue au CNRS, engagé politiquement dans la vie parlementaire, il s’investira totalement dans le monde associatif (La Fonda, Ligue des droits de l’Homme, Initiative France…). Il a été le président de l’association Zérane Confluence Artistique jusqu’à son décès et a soutenu très étroitement le travail de recherche entrepris par Zérane jusqu’à la naissance de Déflagrations. Dans sa confiance donnée à ce projet, une mémoire personnelle reprenait sa place : sa mémoire d’enfant dans la Seconde Guerre mondiale, mémoire d’enfant caché à Dieulefit pendant l’occupation allemande en France, là où son père (résistant et agent des services britanniques) lui rendit visite pour une dernière fois avant qu’il ne soit dénoncé, déporté, torturé et exécuté. 

Des contributions

Philippe Sands

Philippe Sands est un juriste international franco-britannique spécialisé dans la défense des droits de l’homme, professeur de droit à l’University College de Londres, conseil et avocat devant des juridictions internationales dont la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale. Ecrivain, il est notamment l’auteur de Retour à Lemberg (2017) et La Filière (2020) publiés chez Albin Michel, deux ouvrages où les récits de vie et transmissions intergénérationnelles s’entremêlent à de monumentales enquêtes historiques traversant la Shoah, la justice internationale de Nuremberg et les destins de dignitaires nazis. Sa pièce musicale Retour à Lemberg, Un chant du bien et du mal a été créée et enregistrée au théâtre national de La Colline à Paris avec France Culture (2018). Il est aussi l’auteur de deux documentaires avec le réalisateur David Evans : My Nazi ­Legacy: What Our Fathers Did (2015) – avec Niklas Frank et Horst von Wächter, fils de criminels de guerre nazis -, et Esclaves de Daech (Arte, 2018) sur les femmes yézidies victimes d’esclavage sexuel par l’Etat islamique. En montrant à Zérane les peintures d'adolescence réalisées par Niklas Frank - lesquelles rejoindront les expositions Déflagrations -, il élargit le regard, ouvre le corpus aux récits "des enfants de l'autre côté de l'Histoire", enfants de criminels.

[Auteur avec Lara Schiffrin-Sands du texte « Une autre perspective » dans le catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (Mucem/Liénart, 2021)]

Ernest Pignon-Ernest

Faisant de la rue son atelier voilà 50 ans, Ernest Pignon-Ernest est reconnu comme un précurseur du street art. Le lieu et ses murs sont le matériau plastique, symbolique et poétique de son œuvre. Le corps est au cœur de ses recherches plastiques. Le papier est son matériau, éphémère, pauvre, fragile. Parmi sa « dramaturgie » urbaine : les morts silencieux de la Commune sur les escaliers du Sacré-Cœur, les manifestants de Charonne tués en 1961 sur les escaliers du métro, les expulsés de la rénovation urbaine et les corps délaissés des SDF, les figures poétiques et politiques – Maïakovski, Rimbaud, Artaud, Desnos, Darwich, Pasolini – comme les grandes figures de mythologies bibliques ou païennes, et Maurice Audin sur les murs d’Alger, La Piétà de Soweto en Afrique du Sud, Mahmoud Darwich sur le « Mur de séparation » et les rues de Ramallah,… autant de visages confiés au vent et à la rue. Les traces de ses collages éphémères, ses dessins préparatoires et les photos des rues métamorphosées par ses interventions sont exposés dans de nombreux musées et galeries.

[Création d’une œuvre en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Stéphane Audoin-Rouzeau

Historien spécialiste de la Grande Guerre, Président du Centre international de recherche de la Grande Guerre (Péronne), directeur d’études à l’EHESS, ses recherches ont porté sur la violence de guerre et sa radicalité par une culture de guerre. Il a redonné une place aux corps des combattants, à leurs souffrances physiques et morales, mais aussi à des thèmes comme l’enfance, les viols de guerre, le deuil et les mémoires meurtries, les non-dits et leurs empreintes dans l’inconscient individuel et collectif. Ses recherches se sont orientées vers une anthropologie du phénomène guerrier contemporain et sur le génocide perpétré contre les Tutsi rwandais entre avril et juillet 1994. Parmi ses très nombreux ouvrages : 1914-1918. Les combattants des tranchées (A. Colin, 1986), La Guerre des enfants (Armand Colin 1993), L’Enfant de l’ennemi (Aubier, 1995), La guerre au XXe siècle. L’expérience combattante (Documentation photographique, 2004), Combattre. Une anthropologie de la guerre moderne – XIXe-XXIe siècle (Seuil 2008), 1914-1918. La violence de guerre (Gallimard, 2014), Quelle Histoire. Un récit de filiation, 1914-2014 (Points Seuil 2015), Une Initiation. Rwanda, 1994-2016 (Seuil, 2017).

[Carte blanche filmée sur un dessin d’enfant tutsi pour le projet Déflagrations]

Franck Enjolras

Franck Enjolras est anthropologue et psychiatre. Ses principaux axes de recherche sont les pratiques d’enfermement et la santé mentale des adolescents. Fort de son expérience clinique et ethnographique, il dialogue aussi avec les pratiques artistiques. Il a écrit Éric Manigaud. L’histoire à ciel ouvert (Le Réalgar, 2020) et Le grand renoncement avec le photographe Jean Noviel (Editions Loco, 2021).

[Auteur du texte  « Dessin d’enfant en contexte de violences de masse : un objet aux multiples usages et destinées  » dans le catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (Mucem/Liénart, 2021)]

Vladimir Velickovic (1935 – 2019)

Vladimir Velickovic est né à Belgrade où il a été témoin enfant des atrocités perpétrées par les nazis. Diplômé de l’Ecole d’architecture de Belgrade en 1960, il s’installe à Paris en 1966. Artiste reconnu internationalement, il a réalisé de nombreuses expositions personnelles à travers l’Europe et reçu des prix prestigieux pour le dessin, la peinture et la gravure. Il a enseigné dix huit ans à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Dans son univers pictural, ses représentations martyrisées du monde et des corps semblent universelles. Espaces abandonnés, fumants, comme des champs de bataille dévastés et désertés. Parfois des rats, chiens ou corbeaux comme des observateurs ou des picoreurs de chairs. Et toujours des corps suppliciés, crucifiés, gisants. Pas d’échappatoire à la cruauté affligée à l’humain par l’humain, à la part de barbarie de la condition humaine. « L’histoire quotidienne me donne tellement d’éléments que je ne peux cesser d’évoquer ces atrocités. (…) En tant que personne morale, à l’écoute du monde dans lequel je vis, je n’ai pas le droit de tourner la tête et de regarder ailleurs ».

[Création d’une œuvre en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Patrick Chauvel

Grand reporter de guerre, photographe, documentariste et écrivain, il a couvert plus de 50 ans d’histoire internationale de la guerre des Six Jours en 1967 aux conflits actuels. Parmi ses ouvrages : Rapporteur de guerre (Éditions J’ai lu, 2003), Ceux du nord. 140 photos inédites des photoreporters du Nord-Viêtnam entre 1996 et 1975 (Les Arènes, 2014). Ses photos ont été publiées par Newsweek, Time Magazine, Life, Stern, Paris-Match, VSD… et ont obtenu de nombreux prix dont le World Press Spot News en 1996 après un reportage en Tchétchénie. Il monte l’expo Peurs sur la ville à Paris en 2009 et réalise de nombreux documentaires dont Le Siège avec Rémy Ourdan. Il fonde en 2014 la Fondation Patrick Chauvel destinée à sauvegarder un fonds d’archives sur un demi-siècle d’histoire internationale et à développer rencontres et projets de recherches. Depuis 2020, le Fonds Patrick Chauvel est accueilli au Mémorial de Caen.

[Fonds photographique de dessins d’enfants tchétchènes rassemblés à l’occasion du documentaire qu’il réalise en 2000, « Cauchemars d’enfants tchétchènes ».]

François Roux

François Roux, avocat honoraire, est intervenu en défense devant plusieurs juridictions pénales internationales, dont le tribunal pénal international pour le Rwanda et les chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. Il a été chef du bureau de la défense du tribunal spécial pour le Liban jusqu’en 2018. Il a publié Justice internationale, la parole est à la défense (Indigènes éditions, 2016).

[Co-auteur avec Bruno Cotte du texte  « Les dessins d’enfants ont-ils leur place dans les procès de justice pénale internationale ? » dans le catalogue Dessins d’enfants et Violences de masse (Mucem/Liénart, 2021)]

Stéphane Blanquet

Stéphane Blanquet est un artiste hors norme dans la création contemporaine internationale. Dessinateur, plasticien, illustrateur, metteur en scène, éditeur indépendant, il décline son univers sur tous les supports. De fanzines aux romans graphiques et albums illustrés, de l’art urbain au théâtre et films d’animation, des lithographies aux tapisseries numériques et photos, des sculptures aux installations mécaniques et sonores… Son œuvre est pleine d’un imaginaire fantasmagorique et carnavalesque. De créatures fantastiques et difformes. D’hallucinations organiques et sexuelles. Ses œuvres sont exposées et éditées en France et à l’étranger.

[Création d’une œuvre en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Mona Luison

Mona Luison suit l’École des Beaux-Arts à Dakar et à Brest avant d’être diplômée de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle crée des sculptures textiles et des parures en utilisant des techniques artisanales ancestrales sur des matériaux hétéroclites ​glanés dans son environnement : jouets d’enfants, vêtements usagés, capsules de café, bouteilles d’eau, boîtes de conserve, ​médaillons, étoffes, fragments de cartes postales ou de photographies… Elle ​découpe, rapièce, ​tisse, raccommode, découpe, tisse, coud, ​brode… Ses sculptures textiles sont comme des peaux sur-signifiantes qui témoignent symboliquement de la condition de l’être humain et des temps d’histoire qu’il traverse. Les signes des temps de guerres, famines, naufrages s’entremêlent avec des cœurs qui palpitent, des rêves enfantins, des mots « je vis » gravés dans toutes les langues sur des plaques de métal.

[Création d’une sculpture textile en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Erri de Luca

Erri de Luca, né à Naples après la Seconde Guerre mondiale, est romancier, poète et traducteur. Très lu à travers le monde, cet écrivain italien fut militant d’extrême gauche dans les années soixante-dix, puis ouvrier dans l’industrie automobile, maçon sur des chantiers en Italie, en France et en Afrique, lecteur quotidien de l’Ancien Testament après avoir appris l’hébreu en autodidacte, conducteur de convois humanitaires en Bosnie. Parmi ses ouvrages parus chez Gallimard : Montedidio (2002, prix Femina étranger), Noyau d’olive (2004), Le jour avant le bonheur (2010), Le poids du papillon (2011), Le plus et le moins (2015), La nature exposée (2017), Le tour de l’oie (2019), Impossible (2020). Erri de Luca est aussi une voix politique qui défend les migrants réfugiés en Europe.​ « ​J’ai honte, que la mer Méditerranée soit devenu cet espace mortifère. J’ai honte d’être contemporain de naufrages en mer calme. C’est ce qui me pousse à agir.​ »​

[Auteur d’un texte sur un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Antonio Segui (1934-2022)

Né à Cordoba, Antonio Segui représente l’Argentine à la Biennale de Paris en 1963 et s’installe en France. De 1976 à 1983, il est interdit de séjour en Argentine par la dictature militaire qu’il caricature dans ses toiles. Il a enseigné à l’Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris. Son œuvre prolifique – peinture, sculpture, illustration – est entrée dans les collections de nombreux musées à travers le monde. Son graphisme caricatural et coloré, souvent proche de la bande dessinée, met en scène un personnage récurrent, un Gustavo métaphorique, toujours en mouvement, seul ou bien perdu dans une agitation urbaine qu’il traverse ou survole. Dans un foisonnement de situations se joue une comédie humaine ironique et mordante.

[Création d’une œuvre en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Patrick Hepner

Graphiste indépendant, diplômé de l’École Nationale des beaux-arts de Nancy, Patrick Hepner a été affichiste pour le cinéma documentaire, directeur artistique des revues « de l’Autre Côté » [éd. La Fabrique] et « Négus ». Il est concepteur-réalisateur de films d’animations et d’habillages audiovisuels [Arte Karambolage, Renault, Le Visiomatique…], enseignant en graphisme et audiovisuel (Cifacom), et développe des travaux personnels notamment sur l’urbanisme parisien (Architecture des Images).

[Réalisation de plusieurs séquences vidéo d’animation/interprétation de dessins d’enfants du corpus Déflagrations]

Miguel Angel Estrella (1940-2022)

Miguel Angel Estrella​ est un ​pianiste ​classique ​argentin​ qui fut emprisonné et torturé par la junte militaire​ dans les geôles uruguayennes à la fin des​ années 1970​.​ Il sera libéré grâce à la pression de nombreux intellectuels, artistes, amis et comités internationaux, et se réfugiera en France. ​Lui qui avait continué à jouer dans sa cellule avec un clavier muet,​ il s’est remis à ​​travaille​r​ intensément pour récupérer ses mains abîmées par les tortures. Il a repris les concerts en 1982​ sur la scène internationale. Il a créé la Fédération Internationale Musique Espérance (FIME) visant à faciliter l’accès à la musique pour tous et le respect de la dignité humaine, et un Orchestre pour la Paix composé de jeunes musiciens chrétiens, musulmans et juifs, pour mettre la musique au service des droits de l’homme et de la jeunesse.​

[Carte blanche filmée d’une interprétation au piano en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Laura Alcoba

Romancière, traductrice, maîtresse de conférences et éditrice, Laura Alcoba est née en Argentine, pays qu’elle a quitté à l’âge de 10 ans, peu après l’arrivée des militaires au pouvoir. Elle publie aux Éditions Gallimard Manèges : Petite histoire argentine, traduit dans de nombreux pays, Jardin blanc, Les passagers de l’Anna C., Le bleu des abeilles, La danse de l’araignée, titre qui a reçu le Prix Marcel Pagnol 2017, Par la forêt en 2022. Puis Les rives de la mer Douce au Mercure de France (2023). Son expérience de fille d’opposants politiques sous la dictature puis d’enfant exilée traverse son œuvre. « Pendant mon enfance clandestine sous la dictature, par prudence, par peur de faire une bêtise, de parler d’une chose que je ne devais pas évoquer, je suis entrée, peu à peu, dans une sorte de mutisme, comme beaucoup d’enfants de militants à cette époque. Je crois que c’est une expérience qui est très difficile à dépasser, quand elle est vécue enfant. Je suis persuadée, que c’est la distance géographique et la langue française, qui m’ont permis de mettre des mots sur ce silence et cette peur ».

[Auteure d’un texte sur un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Leïla Sebbar

Née à Aflou sur les Hauts plateaux d’Algérie d’un père algérien et d’une mère française, Leïla Sebbar est écrivain. Elle est l’auteure d’essais, de carnets de voyage, critiques littéraires, nouvelles et romans, récits d’enfance, chroniques, entretiens… L’Algérie, l’exil, les relations Orient-Occident habitent son œuvre. Parmi ses derniers ouvrages : Une enfance dans la guerre. Algérie 1954-1962 (ouvrage collectif sous sa direction, Éd. Bleu autour, 2016), L’Orient est rouge (Elysad, Tunis, 2017), un recueil de nouvelles sur fond de djihad dans un Orient souffrant du poids de l’extrémisme religieux, Sous le viaduc, une histoire d’amour (2018) entre journal intime et documentaire sociologique, et Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt (2021) chez Bleu autour.

[Auteure d’un texte sur un dessin d’enfant de Déflagrations]

Marie-Rose Moro

Psychiatre d’enfants et d’adolescents, psychanalyste, docteur en médecine et en sciences humaines, Marie Rose Moro est l’une des représentantes de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle en France. Elle dirige la maison des adolescents de Paris – la  Maison de Solenn de l’hôpital Cochin. Ses recherches universitaires et son engagement l’ont menée à travailler auprès des enfants migrants. Elle a montré que le parcours de ces enfants, le métissage, le bilinguisme, les traumatismes, sont à la fois source de vulnérabilité et de créativité. Directrice de revue (revue L’Autre) et de collection, elle est aussi l’auteur de très nombreuses publications. Rencontrée en 2014 dans le cadre de son activité en psychiatrie à Médecins Sans Frontières, elle a alors soutenu le projet Déflagrations.

[Carte blanche filmée sur un dessin d’enfant pour l’exposition Déflagrations à Strasbourg en 2017, et auteure d’une contribution dans le catalogue associé (Anamosa, 2017)]

Philippe Valls

Instituteur, puis psychologue clinicien, Philippe Valls a été membre fondateur de l’ONG Enfants réfugiés du monde (1981-2008) et son président de 1992 à 2006. Il a effectué de nombreuses missions humanitaires auprès des enfants déracinés par la guerre et l’exil et a formé des équipes éducatives. Il est l’auteur d’articles sur l’enfance, le jeu, la guerre et l’exil ainsi que d’un manuel de formation sur le jeu et l’enfance Le jeu et la règle ou la règle du jeu (2003). Philippe Valls a longuement partagé avec Zérane son expérience et sa relation au jeu et au dessin d’enfant. C’est au sein de l’association ERM-S - Enfance Réseau Monde-Services, avec Nicole Dagnino - qu’il a écrit le projet du documentaire « Dessiner malgré tout » (2022) réalisé par Jean-Baptiste Frappat. Un montage de 2 mns réalisé à partir de très courts extraits d’images, a pris place dans l’exposition Déflagrations au Mucem (2021) et au MIR (2023).

[Auteur de plusieurs courts textes de contextualisation historique pour l’exposition Déflagrations à Strasbourg et son édition associée 2017) – Guatemala, Salvador, Sahara occidental]

Jean-Baptiste Frappat

Himat

Himat est un peintre kurde d’Irak, en exil depuis la guerre du Golfe. Il a suivi l’enseignement de Shaker Hassan Al Said, figure de premier plan de la modernité picturale en Irak. L’art – peinture et poésie – est sa réponse à la guerre. Sa peinture s’empare de toutes les couleurs et lumières de son pays. Il associe souvent des poètes à ses œuvres dans une réinterprétation artistique contemporaine d’anciens manuscrits enluminés. Pour ses expositions comme pour sa passion du livre d’art, il a travaillé avec les poètes Adonis, Bernard Noël, Michel Butor, Muhammed Bennis, André Velter, Mahmoud Darwish entre autres. ​Il a réalisé des peintures murales au Maroc, au Japon et à Barhein.

[Création d’une oeuvre en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Mohamad Omran

Mohamad Omran est un artiste syrien, diplômé de la Faculté des ​B​eaux-Arts de Damas et titulaire d’un master d’histoire de l’art contemporain à l’université Lyon-2​​. ​Il a reçu en 2003 le grand prix de la Biennale d’al-Mahaba à Lattaquié, en Syrie. Son travail de sculpteur et dessinateur qui met le corps au centre de son œuvre va évoluer avec ​​la révolution syrienne et les violences que subit son pays. Les corps sont habités par l’attente dans ses petites sculptures d’hommes assis portant des lunettes noires et des uniformes​ – des hommes du pouvoir, de l’autorité, des dictateurs, des chefs mafieux​, ou ​pas. ​Les corps sont dessinés avec ironie et sarcasme, des corps grotesques, souvent un peu difformes ou disloqués, des corps violentés. Son œuvre fait l’objet d’expositions individuelles et collectives.

[Création d’une œuvre en réponse à un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Brian McCarty

Photographe, directeur artistique et producteur, Brian McCarty est basé à Los Angeles. Il est reconnu pour son travail unique avec les jouets d’enfants. A partir de 2011 il commence à travailler sur le projet WAR-TOYS qui s’empare des récits de guerre des enfants d’Irak, de Syrie, de Cisjordanie et de la bande de Gaza, d’Israël et du Liban. Les expériences dessinées et commentées par les enfants sont mises en récit photographiquement, sur place, souvent à l’endroit même où les événements ont eu lieu, avec des jouets trouvés localement. Il fonde en 2020 l’ONG WAR-TOYS dont il est Executive Director & President.

[Une de ses œuvres a rejoint l’exposition Déflagrations au Mucem (2021)]

Boubacar Boris Diop

Romancier et essayiste, Boubacar Boris Diop est né à Dakar​​. Après avoir travaillé pour plusieurs journaux sénégalais, il continue de collaborer à des titres de la presse étrangère.​ ​​Son œuvre importante ​est ​composée de nouvelles, de pièces de théâtre, de scenarii de films, ​et surtout de romans qu’il écrit en wolof ou en français. ​Parmi ses ouvrages : Thiaroye terre rouge (L’Harmattan, 1981), Les tambours de la mémoire (Nathan, 1987, et L’Harmattan 1990), Négrophobie (avec Odile Tobner et François-Xavier Verschave, Les Arènes, 2005)​, ​Le Cavalier et son ombre (Stock, 1997, Philippe Rey, 2010), L’Afrique au-delà du miroir (Philippe Rey, 2007), Les petits de la guenon (Philippe Rey, 2009)​, ​Murambi, le livre des ossements (​Zulma, 20​11​)​ – né d’une résidence d’auteurs sur le projet « Rwanda : écrire par devoir de mémoire »

[Auteur d’un texte sur un dessin d’enfant du corpus Déflagrations]

Manon Pignot

Historienne, maîtresse de conférences à l’université Jules-Verne de Picardie, membre de l’Institut universitaire de France et du centre de recherches de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, Manon Pignot est spécialiste de la Première Guerre mondiale et de l’enfance en guerre. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur les expériences enfantines de la Première Guerre mondiale : La Guerre des crayons. Quand les petits Parisiens dessinaient la Grande Guerre (Editions Parigramme, 2004), Allons enfants de la patrie. Génération Grande Guerre (Seuil, 2012), 1914-1918. Françoise Dolto, veuve de guerre à sept ans avec Yann Potin (Gallimard, 2018). L’appel de la guerre. Des adolescents au combat, 1914-1918 (Anamosa, 2019). Elle a dirigé L’enfant-soldat XIXe-XXIe siècle. Une approche critique (Armand Colin, 2012). Manon Pignot a rejoint les soutiens et les accompagnements à la réalisation de Déflagrations à Strasbourg en 2017.

[Auteure en 2017 d’une contribution dans le catalogue de l’exposition Déflagrations à Strasbourg (Anamosa, 2017) et de deux courtes contextualisations historiques sur la Première guerre mondiale et Israël/Palestine, participation à des textes thématiques dans l’exposition de Strasbourg, 2017]

Olivier Favier

Historien de formation, Olivier Favier est journaliste indépendant, traducteur de l’italien et interprète. Il a longtemps animé le site dormira jamais où il menait des recherches sur l’oubli dans l’histoire de la France et de l’Italie, sur le pacifisme avant et pendant la Première guerre mondiale, et sur les conflits de colonisation et décolonisation. Il est l’auteur des Chroniques d’exil et d’hospitalité (Le Passager clandestin, 2016) réalisées à partir d’un long travail d’enquêtes et d’engagement sur la question des migrants en France et en Italie.
[Auteur en 2017 de plusieurs courtes contextualisations historiques – Chili, Espagne, RDC, Soudan du Sud – pour l’exposition Déflagrations à Strasbourg et son édition 2017, participation à plusieurs de ses textes thématiques]

Catherine Lalumière

Catherine Lalumière était maîtresse de conférences en droit public à l’université avant de devenir une femme politique française et européenne. Plusieurs fois députée et ministre, elle a occupé les fonctions de secrétaire générale du Conseil de l’Europe (1989-1994) et de vice-présidente du Parlement européen (2001-2004). Après avoir présidé la Fédération française des maisons de l’Europe de 2008 à 2017, elle préside la Maison de l’Europe de Paris, ainsi que le Relais Culture Europe et l’Association des écoles d’études politiques du Conseil de l’Europe. Femme de la construction européenne dans ce moment exceptionnel de l’Histoire qu’est la chute du mur de Berlin, aujourd’hui observatrice de la montée des nationalismes et du repli sur soi, elle fut une enfant dans la Seconde guerre mondiale.

[Carte blanche filmée sur un dessin d’enfant pour l’exposition Déflagrations à Strasbourg, 2017]

Léonard Vincent

Ecrivain et journaliste, Léonard Vincent a publié Les Erythréens (Rivages 2012, Rivages Poche 2016), les romans Athènes ne donne rien (Equateurs, 2014), Shiftas (Equateurs, 2019), Les hommes du ministère (Anamosa, 2019). Rédacteur en chef adjoint de RFI, il est le réalisateur du documentaire Biniam, la voix de la liberté pour France Culture, mais aussi l’auteur d’articles et de reportages sur l’Érythrée et les évadés d’Afrique, du Soudan aux campements des environs de Calais. Il anime un blog En aparté, sur l’actualité.

[Auteur d’un texte sur un dessin d’enfant du corpus Déflagrations exposé à Strasbourg en 2017]

Salah Stétié (1929-2020)

Poète ​libanais ​entre les deux rives de l’Orient et de l’Occident, diplomate, ​Salah Stétié fut délégué permanent du Liban à l’Unesco, ambassadeur du Liban aux Pays-Bas et au Maroc, et secrétaire général du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth. Au carrefour des cultures arabe et européenne dont il a été simultanément nourri, il est l’auteur d’une œuvre poétique dense et abondante, à laquelle s’ajoutent de nombreux essais, traductions de poètes arabes, ​et ​textes sur l’art​. Au cours des cinquante dernières années, ​il a publié plus de 150 livres réalisés en collaboration avec de nombreux peintres, parmi lesquels Alechinsky, Kijno, Tapiès, Titus Carmel, Zao Wou-Ki, Jan Voss​, Viallat…

[Auteur d’un texte en 2017, pour Déflagrations]