L’exposition rend hommage au geste de création des enfants qui, après avoir côtoyé la mort dans des pays dévastés par les guerres et les crimes de masse, ont tracé, dessiné, raconté, rêvé... Dans des camps de déplacés et de réfugiés, dans des villes toujours sous la menace des bombes, dans des écoles ou des ateliers, dans des centres de soins, ils ont inventé, dans une urgence impérieuse, une beauté sans apprêt pour dire leur survivance. Les règles qui régissent l’humain ont été saccagées. Mais tout ce que ce geste de dessiner peut porter de résistance - des désirs et de la vie, des récits et des clameurs - se tient face à nous

Le corpus exposé de plus de 160 dessins d’enfants traverse un siècle depuis la Première Guerre mondiale jusqu’au récent conflit libyen. De nombreuses participations et créations viennent l’éclairer : la voix de Françoise Héritier, deux nouvelles créations d'Enki Bilal, une création vidéo de Sonia Wieder-Atherton, des œuvres de Stéphane Blanquet, Himat, Mona Luison, Brian McCarty, Mohamad Omran, Ernest Pignon-Ernest, Antonio Seguí, Vladimir Velickovic, Jérôme Zonder, et des textes de ​Laura Alcoba, Boubacar Boris Diop, Linda Lê, Erri de Luca, Rémy Ourdan, Leïla Sebbar.

Avocat international spécialisé dans la défense des droits de l’homme et écrivain, Philippe Sands est l’auteur de Retour à Lemberg (2017) et La Filière (2020) publiés chez Albin Michel, deux ouvrages où les récits de vie et transmissions intergénérationnelles s’entremêlent à de monumentales enquêtes historiques traversant la Shoah, la justice internationale de Nuremberg et les destins de dignitaires nazis. Dans ses recherches, une question est centrale : comment des êtres humains ordinaires, éduqués et intelligents sont-ils impliqués dans des actes qui choquent la conscience de l’humanité ?

Dans Mon héritage nazi, Philippe Sands rassemble les fils de deux criminels nazis : Niklas Frank – fils de Hans Frank, gouverneur général de la Pologne occupée – et Horst von Wächter – fils d’Otto von Wächter, gouverneur de la Galicie en Ukraine. Si le premier est lucide sur la culpabilité de son père, le second vit dans le déni malgré la confrontation avec les archives.

L’exposition Déflagrations présente pour la première fois les peintures originales réalisées par Niklas Frank alors qu’il était adolescent. Son père a été condamné à mort au procès de Nuremberg pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en 1946, Niklas avait 7 ans.