Cette première exposition Déflagrations a proposé une traversée des violences de masse à hauteur d'enfant grâce à ce langage à la fois universel et infiniment personnel qu’est l’expression graphique. Les dessins présentés ont été réalisés par des enfants témoins, victimes, parfois acteurs des guerres, conflits et crimes de masse de 1914 à aujourd’hui. Alors que la non-reconnaissance sociale de leurs expressions a contribué pendant longtemps à ce que les enfants soient les oubliés de l'Histoire, Déflagrations veut donner toute la place et toute la reconnaissance à leur mémoire et à leur expression à part entière. Ils sont blessés, mutilés, torturés, violés, tués, obligés de fuir, soumis aux privations, témoins des violences subies par leurs proches ou de la mort de ceux-ci, enrôlés de force ou depuis toujours condamnés à vivre dans une société guerrière. [...] Leurs dessins, avec ce qu'ils portent de puissance de vie et de survie, encore et malgré tout, nous rappellent l’impossible renoncement.

Observant le geste de l’enfant qui le plus souvent donne son dessin et appelle ainsi une conversation personnelle, des artistes, des intellectuels, des écrivains, accompagnent un dessin d’enfant en lui offrant une réponse. Autant de mises en lumière, d’échos et de reconnaissances donnés à des « traces » par delà les temps et les territoires.

« La circulation des peuples, des cultures, des musiques, c’est la vie même » pour Sonia Wieder-Atherton. Lauréate du concours Rostropovitch, soliste, compositrice, elle expérimente sans cesse des univers différents. L’exposition Déflagrations s’est ouverte avec le timbre de son violoncelle (Un chant juif, Couperin, Janacek, Berio), comme une voix ouverte au monde, offerte aux enfants et à leurs « voix de papier », leurs dessins. Ouverte aux poèmes, ceux d’enfants de Terezin, lus par la jeune comédienne Anna Gianforcaro.

Plusieurs tables rondes avec la Maison de l’Europe Strasbourg-Alsace, l’Amicale du personnel du Conseil de l’Europe, l’UNICEF et le HCR. « Quels droits pour les enfants réfugiés en zone de conflits armés et dans les pays d’accueil ? » - « Quels droits pour les mineurs non accompagnés sur les routes européennes ? » - « Quelle éducation en temps de conflits armés ? »

Une table ronde « Guérir la guerre ? »,  avec Marie Rose Moro (Consultante MSF, psychiatre pour enfants et adolescents), Olivier Bercault (ex-consultant HRW, spécialiste des conflits armés), André Versailles (écrivain, co-auteur du film « Rwanda, la vie après »).

Discussion avec Manon Pignot, « Le dessin, témoignage pour comprendre les expériences enfantines de la guerre. » Historienne spécialiste de l’enfance en guerre, rejoignant l’équipe accompagnatrice de Déflagrations à Strasbourg, elle propose sa propre lecture des dessins faits par Tomi Ungerer pendant la Seconde Guerre mondiale alors qu’il était âgé de 8 à 14 ans.

Quinze guides bibliothécaires ont réalisé la médiation avec les groupes, scolaires (14 classes du CM1-CM2 aux lycées), étudiants (éducateurs spécialisés, élèves infirmiers, maison universitaire internationale, ReFormE), la LICRA, des structures d’insertion vers l’emploi, et des partenaires (Amicale du Conseil de l’Europe, Maison de l’Europe)

Deux psychologues cliniciennes, Alice Titia Rizzi et Elisabetta Dozio, ont animé 3 visites et ateliers « parents/enfants » (Maison de Solenn, hôpital Cochin, sous la direction de Marie Rose Moro, psychiatre pour enfants et adolescents et professeure à l'université Paris-Descartes.)