Déflagrations dans l’exposition Juger/Créer. Regards sur la Cour Pénale Internationale

Participation, Exposition "Juger/Créer" à l'École Nationale de la Magistrature, Bordeaux
Novembre-Décembre 2019

L’exposition « Juger Créer » a été créée en 2018 par le ministère de la justice, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’École nationale de la magistrature, l’Institut des Hautes Études sur la Justice, avec les participations de Franck Leibovici et Julien Seroussi (concepteurs de l’installation « muzungu ») et du projet Déflagrations, à l’occasion des 20 ans de la création de la Cour pénale internationale (CPI) par le Statut de Rome.

Cette nouvelle installation en 2019 à l’ENM a ainsi eu pour objectif de permettre aux futurs magistrats français et européens de mieux appréhender et de s’interroger sur cette première juridiction pénale internationale permanente à vocation universelle. De la présentation de la CPI, à l’immersion dans une affaire, en passant par la représentation graphique des enfants victimes des crimes, cette exposition a invité les visiteurs à entrer progressivement au cœur de la Cour, pour en comprendre son histoire, son fonctionnement et ses enjeux.

Sur ce nouveau site, Déflagrations a investi la Tour des Minimes du Fort du Hâ. Ancienne prison, cette tour fut aussi pendant l’Occupation un centre de détention pour de nombreux résistant.e.s et opposant.e.s politiques. Dans cet espace, les tirages ont été collés sur la pierre, le papier rentrant dans toutes les aspérités de ces murs, comme collés à leur mémoire. A l’extérieur, sur une même ligne amenant jusqu’à un monument dédié aux déportés et résistants de la Gironde morts dans l’univers concentrationnaire nazi, s’affichaient des citations d’enfants et des oeuvres d’artistes associés à Déflagrations. Depuis 1917 jusqu’à la Syrie, ce fil d’écrits nous rappelait la continuité des violences de masse vécues par les enfants. Il entourait d’une profondeur historique le fragment de Déflagrations mis en oeuvre à l’intérieur de la tour : plus de soixante dessins à même de témoigner des situations qui sont couvertes par la Cour (République démocratique du Congo, Soudan, Ouganda, République centrafricaine, Birmanie-Bangladesh…) mais aussi par d’autres juridictions pénales internationales (Rwanda, Ex-Yougoslavie) ou mécanismes d’enquête internationaux (Syrie). Des contributions des artistes et intellectuels du projet Déflagrations se sont mêlées aux dessins d’enfants : Françoise Héritier, Enki Bilal, Sonia Wieder-Atherton, Ernest Pignon Ernest, Vladimir Velickovic, Stéphane Audoin-Rouzeau, Olivier Bercault, Monique Chemillier-Gendreau, Patrick Hepner.

Autour de l’exposition

Table ronde à l'ENM

Cette rencontre a abordé la question de la place et de la voix des victimes au sein des conflits qui sont l’objet de la justice pénale internationale, elle s’est intéressée au jugement des auteurs des crimes internationaux et aux témoignages des crimes (en dessins ou en procès) et leurs preuves, leurs qualifications et leurs éventuelles réparations.

Avec Joël Hubrecht (responsable du programme justice internationale à l’IHEJ), Marie Compère (magistrate chargée de mission au département international de l’ENM), Marie Regnier-Pellat (magistrate détachée chargée des questions de justice pénale internationale au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères), Zérane Girardeau (projet Déflagrations), Franck Leibovici et Julien Seroussi (concepteurs de l’installation Muzungu).

Au sein de l'exposition "Juger/Créer", la présentation des dessins du projet Déflagrations a été pensée par Zérane S.Girardeau avec Anne Levacher, scénographe, et Michael Ghent.