Ruines : les blessures de la guerre

Le film de Cédric Gruat est entièrement constitué d’archives (films d’actualités et amateurs, photos, dessins) de l’Europe au Proche-Orient, du XXe au XXIe siècle. Des images de ravages, humains, patrimoniaux. Des images qui interrogent aussi sur l’instrumentalisation politique des ruines, leur esthétisation, et sur leurs enjeux de mémoire.

Plusieurs dessins d’enfants syriens du corpus Déflagrations ont rejoint les images d’archives de ce documentaire : dessins réalisés dans des ateliers menés par les associations Solinfo et Alwane auprès d’enfants syriens d’Alep et de Raqqa.

 « La Grande Guerre a fait entrer l’humanité dans le siècle des ruines »... Les ruines de villes martyres françaises (Arras, Reims...) ont été instrumentalisées par le gouvernement français qui en a fait des symboles de la barbarie de l’ennemi. A la fin des combats on venait visiter ces ruines, s'y faire prendre en photo. Dans le déluge de feu de la Seconde Guerre mondiale la dévastation a changé d’échelle. Des villes allemandes, Cologne, Hambourg, Dresde, Berlin, ont été transformées en champs de ruines qui ont été largement filmées à la capitulation par les Alliés. Plus près de nous, en Syrie, la ville d’Alep a été pilonnée par le régime de Bachar el-Assad avec l’aide de l’aviation russe. Par l’anéantissement de certaines villes syriennes il a chassé une partie de son peuple qui s’était soulevé en 2011 et créé les conditions d’un retour impossible.