Il est des dessins en liberté qui disent l’enfermement, des dessins doués de vie qui disent la mort, des dessins radieux qui disent la désespérance – mais les enfants ne se complaisent pas dans la désespérance, ils ont la mémoire du désastre, qu’ils transforment en souvenirs d’orages intimes, ils ont la connaissance de la douleur qu’ils surmontent, crayon à la main, non comme des artistes d’un jour, mais comme des éclaireurs prêts à guider l’humanité nauvragée.
— Linda Lê, extrait du catalogue Dessins d’enfants et violences de masse (Mucem/Lienart, 2021)
Déflagrations
"(...) Où irons-nous, après l’ultime frontière ?
Où partent les oiseaux, après le dernier Ciel ?
Où s’endorment les plantes, après le dernier vent ?"
Extrait de La terre nous est étroite et autres poèmes, Mahmud Darwish, 1986
"Where should we go after the last frontiers? / Where should the birds fly after the last sky ? / Where should the plants sleep after the last breath of air ?"
A Gaza, dans le chaos, la dévastation, la famine et la mort d'un siège total au dessein criminel, « les enfants disent à leurs parents qu'ils veulent aller au paradis, parce qu'au moins il y aura de la nourriture » a rapporté un travailleur humanitaire MSF, lui-même affamé (juillet 2025).
Après la chute du régime Assad, retour sur les récits dessinés d'enfants syriens, de grands témoins qui avaient pris les crayons dans la guerre.
Cahier spécial "Que faire des dessins ?"
Françoise Héritier qui fut la marraine du projet déflagrations nous a laissé une analyse magistrale d'un dessin d'enfant sur les crimes perpétrés au Darfour voilà plus de 20 ans.
Ce sont les mêmes généraux qui sévissent aujourd'hui au Soudan où les civils vivent désormais l'une des plus graves crises humanitaires au monde.
Le dessin peut aller à l’os, restituant le vécu sans filtre.
Avec l'exposition "Déflagrations - Dessins d'enfants et violences de masse", le Mucem à Marseille offre une plongée dans l'indicible brutalité des conflits. [...]













